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Digital Paper

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Fabliaux vénères

pour les grands et les un peu moins grands

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2021

Tétons pointus

Tétons pointus

26/07/2021 - Rebecca Rotermund

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Petite fille choyée fut fortement prise au dépourvu,

Quant à l’adolescence lui poussèrent joli fessier, seins ronds et tétons pointus.

 

Devenir femme et avoir un corps qui change, elle s’y attendait,

Mais pas au point que la souffrance mentale annulerait le plaisir de découvrir sa féminité.

 

De gamine en sécurité, elle passa rapidement à préadolescente aux abois, 

Lorsque la moindre de ses sorties, à force de harcèlement, finissait toujours par la laisser en désarroi.

 

Impossible pour elle de mettre le pied dehors sans subir dragues lourdes, mains aux fesses et harcèlements de rue,

Les propositions sexuelles et commentaires obscènes la blessaient, en la déshabillant et la laissant publiquement à nue.

 

Elle comprit vite qu’elle était devenue une proie et que tous n’avaient qu’une idée en tête : lui faire perdre la sienne,

Pour arriver à la déculotter, sans la respecter, en lui montrant qu’une femme est avant tout une chienne.

 

Elle, qui avait été cajolée par tous, se trouvait maltraitée, en danger et lassée par les rengaines systématiques,

Que ces hommes, de tous âges, lui débitaient quotidiennement pour tenter de satisfaire leurs envies de coups de triques.

 

Devant cette hécatombe, elle culpabilisa et essaya de s’effacer et de se camoufler, tentant les triples épaisseurs et les cols roulés même en été,

Mais quoiqu’elle fasse rien n’y faisait, elle se sentait en permanence reluquée et sollicitée, réduite à un bout de viande né pour être malmené.

 

Elle passait ses journées à baisser les yeux, à dire non et à refuser toutes les avances,

Le désir des hommes ne la flattait pas, mais la répugnait et ne la mettait certainement pas en transe.

 

Elle qui rêvait d’avoir un amoureux,

N’eut le droit à place qu’à des jeux de séductions de chiens galeux.

 

En soirée les garçons essayèrent de la faire boire, pour pouvoir la tripoter, puisqu’à jeun elle leur résistait,

Loin d’être idiote elle ne se laissa pas faire, et fit toujours attention à ce que personne ne touche à son verre.

 

Tout son plaisir d’être en bonne compagnie était tout le temps gâché,

Elle eut vite fait de se renfermer et de mettre tous les hommes dans le même panier.

 

Elle regretta amèrement que personne ne lui ait expliqué,

Toute cette souffrance qui va, au sein de notre patriarcat, de pair avec la féminité.

 

Tous les jours elle se mit à haïr celle-ci,

On lui pourrissait tout le plaisir de devenir femme et de n’être plus une petite fille.

 

Néanmoins, humaine, elle tomba amoureuse d’un petit salop,

Prêt à lui mentir et à lui vendre du rêve pour pouvoir accéder à sa peau.

 

Quelle déception quand elle eut compris,

Que pour coucher avec elle qu’il n’avait fait que jouer la comédie.

 

Son innocence et sa foi en l’humanité furent remplacées par de la colère,

Elle jura formellement qu’elle n’aurait plus confiance en un homme et dans ses paroles en l’air.

 

Moralité : éduquez vos enfants,

Pour que toutes les femmes, dès les premiers signes de la puberté, ne soient plus perçues comme des objets ou des trous,

Que des mâles, mal élevés, par simple caprice, avec duperie ou violence, pour se satisfaire, pensent pouvoir mettre de force à genoux.

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Range ta bite

Range ta bite !

Contre les frotteurs, les exhibitionnistes, les adeptes des dick pics(1) et autres agresseurs de rues

16/08/2021 - Rebecca Rotermund

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Petit garçon grandit mal et se transforma en gros con,

Dû à une grosse déficience en matière d’éducation,

 

Son papa, sa maman et la société ne lui avaient pas appris à ranger ses jouets,

Et pas non plus à demander aux autres s’ils voulaient participer,

 

Aussi petit garçon n’appris pas à demander ni à respecter,

Et fut vite sur le chemin de venir un macho attardé,

 

Éduqué en enfant roi, en futur mâle dominant,

Jamais il ne songea que son comportement était déviant,

 

Adolescent il n’avait aucune notion du respect et n’avait pas appris à penser,

Et ne comprenait pas que son joujou fétiche n’était pas obligatoirement réciproquement désiré,

 

Sans idée de ce qu’était le consentement, car bloqué au stade du caprice,

Il croyait encore que la force suffisait pour obtenir ce que lui dictait sa bite qui devenait prédatrice,

 

Aussi petit garçon devenu grand fut pris au dépourvu,

Quand il comprit qu’en dehors de lui presque personne ne partageait ses envies de cul,

 

Il avait beau siffler, complimenter et alpaguer les inconnues dans la rue,

Aucune ne s’intéressait à sa coquillette replète de malotru,

 

Quand il réalisa que son désir impérieux était égal aux demoiselles,

Qui n’avaient pas l’envie de jouer avec sa queue ni même de juste lui rouler une pelle,

 

Il ne voulut pas comprendre que c’était lui-même,

Par son comportement qui créait sa peine,

 

Car sa méthode de drague avilissante était la raison première,

 Qui faisait que les femmes le dédaignaient et n’avaient pas d’envie en la matière,

 

Il préféra continuer et s’entêter et fit de même sur les réseaux sociaux,

Où il continua à se comporter en blaireau,

 

Les femmes continuèrent à l’ignorer,

Passer au virtuel n’avait rien changé,

 

À défaut de réussir à chopper,

Il se mit à envoyer à tout va des photos de son pénis à des personnes qui n’avaient rien demandé,

 

Petit garçon devenu grand eut ainsi une vie sexuelle misérable,

À l’image de son comportement qui n’avait vraiment rien d’admirable.

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(1)dick pic : photographie de pénis, généralement en érection, envoyée par internet (réseau social, site de rencontres, messagerie instantanée, courrier électronique, etc.). Pratique sexuelle exhibitionniste agressive qui s’apparente à une agression et du cyber harcèlement sexuel lorsqu’elle est envoyée à quelqu’un sans consentement. Lorsqu’elle est envoyée à quelqu’un avec son consentement… c’est bien évidemment différent.

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